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Attraverso i miei occhi
19 janvier 2009

Robert Frank lo straniero americano

 

Du 14 octobre au 18 janvier 2009 se tient au Palazzo Reale une rétrospective du photographe de renom suisse américain. Au travers d'une centaine de ses clichés certains tirés et signés par Robert Frank lui même, d'autres au tirage plus récent, il nous est donné à voir une époque, les années cinquante, période entre deux, sorte de transition magnifique entre tradition et modernité.

streetcar11

On doit à Robert Frank d'avoir associé et fait dialoguer photographie et poésie, littérature et peinture, initiant un langage qui affirme sa subjectivité tout en intégrant l'héritage de la photographie documentaire.

Quand le « Harpers bazaar » lui confia l'énorme tâche de faire le portrait de l'Amérique, il y voyagea durant deux ans, avec femme et enfants, et prit 28000 clichés dont il n'en garda que 83, pour « Les américains » paru en 1958 à Paris et un an plus tard à New York.

Décriés au début, ces clichés qui expose une Amérique bien différente de l'image de productivité et de force du pays ainsi décrit par la presse de l'époque, vont devenir une référence pour les photographes en devenir.

Influencé par les peintres expressionnistes abstraits, Robert Frank va se débarrasser des asservissements de la technique. Il n'est pas rare de retrouver dans son travail des saturations irrégulières, éraflures de couteau, de doigt ou de chiffon et du fait de ses méthodes insouciantes, il est fréquent qu'un tirage de Robert Frank montre toutes les imperfections et erreurs possibles gravées dans un négatif. Ainsi rayures et bulles d'air, poussières et perforations des films décalés ne sont pas gommées ou retouchées. Robert Frank rend clairement visible pour cette époque, la nature même du matériau photographique, fragile et instable représentation du monde.

Ainsi est présenté le condensé du travail d'une vie, vie dédiée aux moyens de communication visuelle.

Robert Frank usera ainsi de la pellicule pour des films pendant une dizaine d'années, ces réalisations, « Cocksucker Blues » sur les Rolling Stones (1972), ou encore « Pull My Daisy » (1959) son premier film ayant trait à la Beat génération dont il est un des chefs de file avec son compagnon de route Jack Kerouac seront pour lui le moyen de se renouveler de ne pas tourner en rond comme l'ont fait tant d'autres. Dans son autobiographie (Robert Frank par Robert Frank) voilà comment il qualifiera son œuvre cinématographique: « Je fais des films. Maintenant je parle aux gens qui bougent dans mon viseur. Pas simple et pas spécialement réussi. »

C'est ainsi qu'il revient partiellement à la photographie en 1970 sans jamais complètement abandonner la réalisation de films.

Du 14 octobre 2008 au 18 janvier 2009 au Palazzo Reale Milan.

De 4 à 8 euros selon réductions à tarif plein.

Robert Frank par Robert Frank, Centre National de la Photographie, Collection Photo Poche

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